Les goshuins
Les deux principales religions du Japon sont le Bouddhisme et le Shintoïsme (qui est propre au Japon). Bien que les deux cultes soient différents, comme le nom donné aux lieux de culte (temple et sanctuaire respectivement), ils partagent les goshuins. Avant d’entrer dans les explications, un petit point religions.
La perception de la religion est très différente au Japon. Le Shintoïsme est plus une croyance qu’une religion, et les deux cultes ne sont pas exclusifs. Une grande majorité des japonais pratiquent d’ailleurs les deux (voir ce document du gouvernement japonais [XLS]). Il y a également une part significative de chrétien (environ 2 milions). Cette communauté a commencé à se former suite aux missionnaires jésuites envoyés par le Portugal puis l’Espagne. Pour en apprendre plus.
Mais revenons à nos goshuins (御朱印), littéralement l’honorable sceau rouge, est une calligraphie et un tampon que l’on peut collecter dans les temples et sanctuaires (T&S), moyennant finances. Le coup normal est de 300 yens (~2,5 €) mais de plus en plus de T&S les vendent à 500 yens (~4 €). Dans chaque T&S il y a un emplacement spécifique pour demander le goshuin, indiqué par les caractères japonais (et en alphabet latin dans les endroits touristiques). Une fois arrivé, il faudra peut-être faire la queue.

Avant de demander son goshuin, il nous faut un livre à goshuin ! Chaque temple en vend (ceux qui font des goshuins), avec différentes tailles, couleurs ou motifs. Le prix moyen est de 1200 ou 1500 yens (une douzaine d’euros). Le livre se présente sous la forme d’un accordéon (voir images) de 48 pages (recto-verso). Ce qui laisse de nombreuses visites pour un seul carnet.

Une fois le livre en sa possession, on peut demander son goshuin au moine (ou la moniale). Deux façons de faire, soit la personne le fera devant vos yeux et vous aurez tout le loisir d’admirer le travail de calligraphie ; soit la personne prendra votre carnet et vous donnera une plaque numérotée. Il faudra revenir plus tard avec pour récupérer votre carnet.

Ère | Romaji | Dates |
令和 | reiwa | 2019-présent |
平成 | heisei | 1989-2019 |
昭和 | shōwa | 1926-1989 |
大正 | taishō | 1912-1926 |
明治 | meiji | 1868-1912 |
Détaillons ce qui est présent sur le goshuin, pour cela voir l’image ci-dessus. On peut distinguer plusieurs parties, tout d’abord la date (encadréé en rouge). Elle est ici écrite à la japonaise. C’est à dire en utilisant le système d’ère. Actuellement nous somme dans l’ère Reiwa (令和) qui a commencé le 1er mai 2019 lors de l’accession sur le trône de l’Empereur Naruhito (suite à l’abdication de Son père Akihito). Voir le tableau ci-contre pour les différentes ères. Ainsi, on peut reconnaitre (il faut avouer que la calligraphie ne facilite pas le travail de lecture) sur la page de droite 令和元年十二月三十一日 pour 31/12/2019. Les deux premiers caractères étant le nom de l’ère, les deux suivants (元年) signifie an 1, soit l’an un de l’ère Reiwa : 2019. Enfin le caractère 月 signifiant mois et 日 jour, les autres sont ceux des chiffres : 十二 (12) et 三十一 (31). Sur la page de gauche on peut lire : 令和二年一月一日 qui correspond au 1/1/2020. L’année 2020 étant la 2e de l’ère Reiwa. On peut voir que j’ai été au même temple entre le 31/12 et le 1/1 (on dirait pas, mais c’est le même goshuin, à la date près) !

Ensuite dans le cadre jaune vient le nom du temple, ici 高尾山薬王院 (Temple Yakuoin de Takao). Le japonais se lisant, en vertical, de droite à gauche. Le tampon rouge en-dessus décrit la même chose. Dans le cadre bleu on retrouve les kanjis 奉拝 signifiant prière. Pour les autres parties, je n’ai pas réussi à trouver quelqu’un qui pourrait me les déchiffrer, même pour un japonais la calligraphie c’est compliqué 😄
Mais chaque T&S a son propre goshuin qui diffère, bien sûr au niveau de ce qu’il y a écrit, mais aussi sur le nombre de tampon, et leur emplacement. De plus, chaque goshuin change en fonction de la personne qui le réalise, qui a son style propre. Chaque goshuin est donc unique !
Une activité intéressante pour ceux qui aiment collectionner (comme les fans de Pokémon), en plus ça fait un chouette souvenir ! Mais attention au coût. Pour avoir un goshuin de tous les T&S du Japon (je ne sais pas si tous le font) et avec un coup moyen de 400 yens par goshuin on arrive à un coup de 63 350 000 yens (~533 500 €) ! Et ça, sans compter le prix des livres. Mais après, rien ne vous oblige à « tous les attraper ».
Les goshuins modernes
Les japonais aiment beaucoup collectionner, ainsi qu’attester d’un passage à un endroit. Ainsi de nombreux musées, gares et tours possèdent un tampon que l’on peut trouver en accès libre pour compléter une collection. Souvent, dans les musées et châteaux, sur le prospectus explicatif, il y a un emplacement au dos pour le tampon. C’est également un bon souvenir pour attester de son passage dans tel lieu.

Un autre type de goshuin moderne est le stamp rallye (la course aux tampons). Il est souvent organisé par des marques ou des mangas (comme Pokémon ou Détective Conan). Ici le but est de collectionner le maximum de tampon dans un temps limité dans le but d’obtenir un cadeau. Les tampons sont placés dans les certaines gares, mais à l’extérieur des portiques, ce qui oblige à payer un ticket, ils sont malins ^^
On peut voir un exemple du rallye Détective Conan qui a lieu en ce moment. Je dois collecter au minimum 5 tampons en rouge, 5 en bleu et 5 en vert. Les dates de chaque couleur changent, ce qui fait qu’on ne peut pas tout avoir en même temps, il faut attendre ! Il y a également des énigmes sur Twitter ou des petites boutiques éphémères. Les stations concernées possèdent également de nombreux posters pour l’évènement (surtout les grandes).

Ici, pour ce rallye, seules les stations à l’ouest de Tokyo (majoritairement sur la ligne Chuo) sont concernées. Ce qui m’arrange, puisque que c’est là où je vis ! Voilà pour ce petit tour des goshuins !
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